Le jour est court, hélas, le soleil est couché.
La chaleur des rayons est maintenant éteinte,
Si bien que je me couvre pour aller au souper.
Un délicieux fumet emplit la maisonnée
L’huile d’olive remplace les odeurs d’arbousiers.
Et je respire, m’imprègne de ces odeurs corses,
De Méditerranée, de repos mérité.
Quand je m’assied à table, l’ambiance est au rire,
Et l’on ressent chez tous comme une joie de vivre,
Jusqu’à ce que que tout à coup, une personne ose,
N’en pouvant plus de voir, le repas sous son nez,
Pêcha par gourmandise, en un mot se servit.
Et voilà que bientôt tout le monde mangeait.
Les papilles occupées, les gens sont drôles à voir,
Concentrés sur l’assiette, souriant bouche pleine
La nuit
Le calme. Le calme plat. Dix heures, je suis dehors.
J’entend le cliquetis des couverts en argents
Encore dans ma tête, mais le monde est couché.
Quelques lumières au loin, sur la côte, sur la mer,
Certaines d’entre elles sont doubles, par les flots reflétées,
Dansant au gré des vagues, dont j’entend les bruissements,
bien qu’ils soient étouffés, en tendant les oreilles.
L'atmosphère m’envahit, je suis devenu nuit.
Et le calme n’est plus sous forme d’un doux silence,
Mais plutôt fait des sons des animaux nocturnes,
De la mer et du vent, de la nature vivante.
Les odeurs sont plus fortes elles aussi maintenant.
Alors que d’autres sens se voient handicapés,
L’odorat dans la nuit relativement grandi.
Et je ferme les yeux, penche la tête en arrière,
Comme si cette position me faisait mieux sentir,
Les narines au vent, l’odeur de cette noirceur.
Je quitte alors le sol, je ne suis plus un homme,
Je suis plusieurs, multiple, dispersé par le vent,
Nous sommes dans la nature, l’infinité des «moi»
Et «je» n’existe plus.
Colère
Si je lève les yeux, je n’ai que les étoiles.
Et si je tend le bras, je peux toutes les toucher.
Si je souffle trop fort, je perturbe l’équilibre
Et si je les écoute, je les entend chanter.
Quels drôles de goût elles ont ! Elles chantent à la gloire
Du feu et de la mort, et veulent mon désespoir !
Surpris je leur demande pourquoi tant de mépris,
Ce à quoi elles répondent que les hommes les ennuient.
Du haut de mon égo d’homme
Je les traite d’insolentes
Le ciel rit de moi
Mon poing le frappe
Je les souffle
Plus rien
Noir.
Regrets
«Ah mon Dieu qu’ai - je fait ? Dieu d’ailleurs ou est il ? N’était il pas au ciel ? Ciel ! J’ai tué Dieu ! Mon Dieu ! J’ai brisé le ciel ! J’ai dressé contre moi les éléments, et me suis attaqué à plus fort que moi ! Ah ! Je voit que les arbres se penchent et que le vent se lève ! Je vois que sur la terres les hommes veulent ma mort ! Non, je ne vois pas je sent ! Car tout est noir maintenant. Mais je sais la nature furieuse contre moi. Je me calme et me prépare à subir tout les châtiments. Je suis calme. Je ne crie plus, je me convaincs. J’ai pêché je le sais et mérite mon état. Je respire. Me prépare. Moi qui me suis armé je ne veux plus me battre. Il y a de ces actes que plusieurs vies d’excuses ne saurait excuser. Y a - t - il d'ailleurs quelqu'un qui puisse me pardonner ? Je me suis placé comme au dessus de tout. Ma violente spontanéité, ma méprisable vanité et mon monstrueux ego enfantent des démons. Démons cruels qui peuvent faire des catastrophes, tuer millions de morts ( Ah ! Quelle virtuosité dans leur perverse méchanceté ! ) ôtant leurs âmes du ciel ! Je ne puis me débattre je ne veux pas survivre je veux être puni je veux que l’on me tue je veux quitter le monde je veux je veux je veux... je... Je plaide coupable.
Attente
Et j’attendis longtemps,
posé sur un rocher,
milles mètres de vide
Je l’imaginais large,
c’était mon souvenir,
maintenant je n’voyais plus
Et j’attendis ma mort,
une heure, un mois, un jour
l’été, l’hiver, l’automne.
Et je perdait le temps,
je ne savais plus rien,
le temps m’avais perdu.
Et je voulais ma mort,
je pestait d’impatience,
mais rien ne se passa.