"Marmonneur de mots"
Hommage à Aimé Césaire
Le chat plissait les yeux dans la langueur crépusculaire
Loin les tam-tams
L'homme chantait fraternel et fier
Le chat se rêvait grand lion nonchalant dans la savane
Loin les rives du Congo, loin les ancêtres
L'homme debout psalmodiait
La sueur ruisselait sur les torses nègres
Sourde clameur, claquements secs des fouets, fers rouges
Mais blancs, blancs les hurlements d'agonie dans le silence
L'homme chantait plus fort
Ravivant les consciences
Touffeur de la nuit tropicale, effluves obsédants de l'océan
Troubles visions, effroi sensuel
Épouvantable splendeur des corps tordus à la lueur des torches
Songes moites, érotiques et barbares
Aimé le flamboyant déversait un torrent de cruelle beauté
Une mélopée de révolte apaisante
"car l'homme qui crie n'est pas un ours qui danse"
l'homme qui crie n'est pas un ours qui danse
Et le chat marron plissait ses yeux d'ambre.
Ce poème n'est pas sans me rappeler "Au coeur des ténèbres" de J. Conrad, dont je parlais -ici-
Pour Cendrillon : Oui mignon c'est le mot qui me venait à l'esprit aussi