- Carnets secrets, couverts de gribouillis, et pages follement dactylographiées, pour votre propre plaisir
- Soumis à tout, ouvert, à l’écoute
- N’essayez jamais de vous soûler en dehors de chez vous
- Soyez amoureux de votre vie
- Ce que vous ressentez trouvera sa propre forme
- Soyez fou, soyez un saint abruti de l’esprit
- Soufflez aussi profondément que vous souhaitez souffler
- Écrivez ce que vous voulez sans fond depuis le fin fond de l’esprit
- Les visions indicibles de l’individu
- Pas de temps pour la poésie, mais exactement ce qui est
- Des tics visionnaires tremblant dans la poitrine
- Rêvant en transe d’un objet se trouvant devant vous
- Éliminez l’inhibition littéraire, grammaticale et syntactique
- Comme Proust, soyez à la recherche du joint perdu
- Racontez la véritable histoire du monde dans un monologue intérieur
- Le joyau, centre d’intérêt, est l’œil à l’intérieur de l’œil
- Écrivez pour vous dans le souvenir et l’émerveillement
- Travaillez à partir du centre de votre œil, en vous baignant dans l'océan du langage
- Acceptez la perte comme définitive
- Croyez en le contour sacré de la vie
- Luttez pour esquisser le courant qui est intact dans l’esprit
- Ne pensez pas aux mots quand vous vous arrêtez mais pour mieux voir l’image
- Prenez note de chaque jour la date blasonnée dans votre matin
- Pas de peur ou de honte dans la dignité de votre expérience, langage et savoir
- Écrivez de façon que le monde lise, et voie les images exactes que vous avez en tête
- Livrefilm est le film écrit, la forme américaine visuelle
- Éloge du caractère dans la solitude inhumaine et glacée
- Composer follement, de façon indisciplinée, pure, venant de dessous, plus c’est cinglé, mieux c’est
- On est constamment un Génie
- Scénariste-Metteur en scène de films Terrestres Sponsorisés et Financés par les Anges au Paradis
Son-et-lumiere
When I was a boy with never a crack in my heart.
Jeudi 8 décembre 2011 à 13:12
Jeudi 3 novembre 2011 à 12:26
Nevermore
Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne
Faisait voler la grive à travers l'air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant
" Quel fut ton plus beau jour? " fit sa voix d'or vivant,
Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.
- Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées !
Et qu'il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !
Paul Verlaine, 2011, dans la peau de Musi.
Vendredi 22 avril 2011 à 15:38
Oh tient, c'est un super occasion de faire un article !
Cet année (2011 après JC), ca fait 42 ans que George Perec a écrit son Palindrome. Avec un pet majuscule (voire magistral) attention. C'est le plus long de la langue française. Il comporte 5566 lettres, qui est le résultat de 11x23x2x11, qui est bien sûr palindromique. Eh ouais le mec il a calculé et il a fait exprès. Un finnois beaucoup plus fou encore en a fait un cinq fois plus long (mais en finnois...)
Qui c'était George Perec ?
Inculte, lis ca : >George Perec était verbicruciste (entre autres)<
C'est quoi un palindrome ?
En donc voilà un lien vers ce palindrome
Tout ca pour dire que c'est inutile, tordu... De la littérature quoi !
Dimanche 27 mars 2011 à 15:26
Ah! les oaristys! les premières maîtresses!
Et puis, parmi l'odeur des corps jeunes et chers,
La spontanéité craintive des caresses!
Sont-elles assez loin, toutes ces allégresses
Et toutes ces candeurs! Hélas! toutes devers
Le Printemps des regrets ont fui les noirs hivers
De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses!
Si que me voilà seul à présent, morne et seul,
Morne et désespéré, plus glacé qu'un aïeul,
Et tel qu'un orphelin pauvre sans soeur aînée.
O la femme à l'amour câlin et réchauffant,
Douce, pensive et brune, et jamais étonnée,
Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant!
P.V.
Samedi 5 mars 2011 à 22:26
"Marmonneur de mots"
Hommage à Aimé Césaire
Le chat plissait les yeux dans la langueur crépusculaire
Loin les tam-tams
L'homme chantait fraternel et fier
Le chat se rêvait grand lion nonchalant dans la savane
Loin les rives du Congo, loin les ancêtres
L'homme debout psalmodiait
La sueur ruisselait sur les torses nègres
Sourde clameur, claquements secs des fouets, fers rouges
Mais blancs, blancs les hurlements d'agonie dans le silence
L'homme chantait plus fort
Ravivant les consciences
Touffeur de la nuit tropicale, effluves obsédants de l'océan
Troubles visions, effroi sensuel
Épouvantable splendeur des corps tordus à la lueur des torches
Songes moites, érotiques et barbares
Aimé le flamboyant déversait un torrent de cruelle beauté
Une mélopée de révolte apaisante
"car l'homme qui crie n'est pas un ours qui danse"
l'homme qui crie n'est pas un ours qui danse
Et le chat marron plissait ses yeux d'ambre.
Ce poème n'est pas sans me rappeler "Au coeur des ténèbres" de J. Conrad, dont je parlais -ici-
Mercredi 9 février 2011 à 21:52
Il faut 20minutes libres, a écouter et non pas a entendre, a être capable de se concentrer.
Il ne faut pas beaucoup plus pour lire.
Il m'en a fallu beaucoup plus avant de commencer a comprendre ce texte, a aller au delà de la beauté des images et du style. Au bout de 3 ans que les Têtes raides me l'on fait découvrir, il me reste toujours bien des points obscurs, dont je suis obligé de n'admirer que la poésie.
"Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auquel j'aurai le temps de donner le jour avant de mourir. Mais qui me demande de compter ?"
Il me semble que ce texte est incontournable, et je suis certain que pour quiconque s'interesse à la mise en musique de texte, cette version des Têtes Raides est une référence en la matière de compréhension profonde d'un texte, d'adaptation originale, de diction claire et entrainante... Prenez le temps :)
Mardi 8 février 2011 à 22:31
La Mort et le Bûcheron
Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire
C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,C'est la devise des hommes.
La Fontaine.
En hommage a quelqu'un qui m'était très cher.
Mercredi 12 janvier 2011 à 22:32
Écho a un article récent sur la musique religieuse, j'ai trouvé ce petit poème de Rilke. Je sais que tu connais, tu as ses "Lettres a un jeune poète" et sait les apprécier.
Si l'on chante un dieu,
ce dieu vous rend son silence.
Nul de nous ne s'avance
que vers un dieu silencieux.
Cet imperceptible échange
qui nous fait frémir,
devient l'héritage d'un ange
sans nous appartenir.
Si l'on chante un dieu, Rainer Maria Rilke
Vendredi 31 décembre 2010 à 14:51
With emerald eye'
‘O no, my dear, you make so bold
To find if heart be wild and wise,
and yet not cold'
‘I would but find what's there to find,
Love or deceit.'
‘It was the mask engaged your mind,
And after set your heart to beat,
Not what's behind'
‘But lest you are my enemy,
I must enquire'
‘O no, my dear, let all that be;
What matter, so there is but fire
In you, in me ?'
Samedi 11 décembre 2010 à 15:04
Puisque la date le propose, j'ai prévu de te chuchoter un extrait de poème. En musique.
Elle penchait la tête, et sur son clavecin
Laissait, tout en rêvant, flotter sa blanche main.
Ce n'était qu'un murmure : on eût dit les coups d'aile
D'un zéphyr éloigné glissant sur des roseaux,
Et craignant en passant d'éveiller les oiseaux.
Les tièdes voluptés des nuits mélancoliques
Sortaient autour de nous du calice des fleurs.
Les marronniers du parc et les chênes antiques
Se berçaient doucement sous leurs rameaux en pleurs.
Nous écoutions la nuit ; la croisée entr'ouverte
Laissait venir à nous les parfums du printemps ;
Les vents étaient muets, la plaine était déserte ;
Nous étions seuls, pensifs, et nous avions quinze ans.
Je regardais Lucie. - Elle était pâle et blonde.
Jamais deux yeux plus doux n'ont du ciel le plus pur
Sondé la profondeur et réfléchi l'azur.
Sa beauté m'enivrait ; je n'aimais qu'elle au monde.
Mais je croyais l'aimer comme on aime une soeur,
Tant ce qui venait d'elle était plein de pudeur !
Nous nous tûmes longtemps ; ma main touchait la sienne.
Je regardais rêver son front triste et charmant,
Et je sentais dans l'âme, à chaque mouvement,
Combien peuvent sur nous, pour guérir toute peine,
Ces deux signes jumeaux de paix et de bonheur,
Jeunesse de visage et jeunesse de coeur.
La lune, se levant dans un ciel sans nuage,
D'un long réseau d'argent tout à coup l'inonda.
Elle vit dans mes yeux resplendir son image ;
Son sourire semblait d'un ange : elle chanta.
Extrait de Lucie - Alfred de Musset
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